Épidémiologie de la goutte au Cameroun : quelle évolution entre 2004 et 2023 ? - 26/11/24
Resumen |
Introduction |
Peu de données sont disponibles sur profil épidémiologique et clinique de la goutte en Afrique subsaharienne. Aucune de ces études n’a évalué la tendance évolutive de la goutte. C’est ainsi que nous avons réalisé cette étude avec pour but de déterminer d’une part la prévalence de la goutte et sa variation au fil des années, et d’autre part de décrire le profil clinique et identifier ses déterminants au Cameroun.
Patients et méthodes |
Nous avons mené une étude transversale à recrutement rétrospectif du 1er janvier 2004 au 31 décembre 2023 en consultation de rhumatologie à l’hôpital général de Douala (Cameroun). Etaient inclus tous les dossiers des patients âgés de plus de 18 ans, avec diagnostic de goutte (critères ACR 1977 et/ou ACR/EULAR 2015). Les patients avec cancer et tuberculose étaient exclus de l’étude. Les données sociodémographiques et cliniques des patients avec goutte ont été recueillies lors de la première consultation et analysées à l’aide des tests de Khi2, de Fisher, de Jonckheere-Terpstra et de la régression logistique. La significativité était définie pour un p<0,05.
Résultats |
Des 21 701 dossiers de patients reçus en consultation de rhumatologie entre 2004 et 2023, 1311 patients avaient un diagnostic de goutte, soit une prévalence cumulée de la goutte à 6,04 % (IC 95 % : 5,52–6,99). La prévalence la plus élevée était observée en 2007 (9,18 %) et la plus basse en 2022 (3,32 %). Le test de tendance de Jonckheere-Terpstra a montré que la variation était statistiquement significative (p=0,005) en faveur de la baisse de la prévalence de la goutte (Figure 1), contrastant avec l’augmentation globale du nombre de patients avec goutte. Cependant, cette variation n’était pas statistiquement significative (p=0,12). La prévalence était plus élevée chez les hommes (12,8 vs 2,2 %, p<0,001). Seuls 11,2 % des patients avaient un délai de consultation<1 semaine au moment du diagnostic. L’âge moyen était de 56,41±12,15 ans, plus élevé chez les femmes (61,95±11,9 vs 54,78±11,33, p<0,001). La sédentarité était retrouvée chez 36,4 % des patients. Les comorbidités les plus fréquemment rapportées au diagnostic étaient le surpoids/obésité (80,6 %), l’hypertension artérielle (40,04 %) et le diabète (11,7 %). La douleur (n=1233, 94,05 %) et le gonflement des articulations (n=551, 42,4 %) étaient les principales plaintes au moment du diagnostic. L’atteinte était mono-, oligo- ou poly-articulaire chez 34,8 %, 48,9 %, et 16,3 % des patients respectivement. Le genou (n=793, 63,8 %), la cheville (n=534, 43 %) et la MTP1 (n=370, 29,8 %) étaient les articulations les plus fréquemment touchées. Les tophus étaient présents chez 213 patients (16,2 %), prédominant au niveau du coude (56,8 %), de l’oreille (23 %), et la MTP1 (16,4 %). La goutte était aiguë chez 82 % des patients. L’uricémie moyenne était de 81,5±22mg/L, avec une hyperuricémie présente chez 88,7 % à la première consultation.
Conclusion |
La goutte est fréquente au Cameroun, mais une tendance à la baisse de la prévalence a été observée dans les 20 dernières années. Les caractéristiques sociodémographiques et cliniques dans cette étude sont similaires à celles décrites dans la littérature, à l’exception du genou qui est la principale articulation concernée par la goutte au moment du diagnostic au Cameroun, voire en Afrique subsaharienne.
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Vol 91 - N° S1
P. A261 - décembre 2024 Regresar al númeroBienvenido a EM-consulte, la referencia de los profesionales de la salud.
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